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Libération

La Banque postale touchée par les subprimes, comme les autres

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Finance . Le groupe avait acquis des obligations Lehman Brothers.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51

Même la Banque postale va payer sa dîme à la crise des subprimes ! Autour de 60 millions d'euros, selon Les Echos d'hier matin. Après avoir refusé d'évoquer l'affaire, la Poste a finalement avoué. Ce sont des obligations qu'elle avait achetées, émises par Lehman Brothers et dont la valeur s'est effondrée depuis que la banque a fait faillite, qui pourraient lui coûter de l'argent. Selon nos informations, cette révélation d'une perte probable avait été faite discrètement au cours du Conseil d'administration (CA) de la Poste de jeudi.

Plumes. Pas de quoi fouetter un patron de Banque postale, comme Patrick Werner. Mais tout de même. Depuis le début de la crise financière, il se félicitait de n'avoir touché à aucun actif «toxique», ni aucun produit lié aux subprimes. Certes. Mais la Banque postale pourrait y laisser des plumes. Et comme, parallèlement, l'activité économique, en berne, affecte la santé du courrier, la perte n'est pas anecdotique. La Poste comptait faire en 2008 au moins le même bénéfice qu'en 2007 (947 millions d'euros). Ce pourrait être 600 millions d'euros seulement, a-t-elle avoué au cours du même CA. C'est donc 10 % du profit de l'entreprise sur 2008 qui pourrait partir en fumée à cause de Lehman.

Cette affaire vient au mauvais moment. Certains, du côté de l'activité courrier, ne seraient pas fâchés, dit-on, de mettre un peu en difficulté Patrick Werner, impatient de se défaire de la tutelle de Jean-Paul Bailly, le patron de la Poste, alors