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Libération

Le fardeau de l’homme blanc ?

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publié le 2 décembre 2008 à 6h51

Suite à la polémique suscitée par l'amendement avorté sur le «rôle positif de la colonisation française» en 2005, le bilan de la colonisation est entré dans le débat public. Il a notamment fait l'objet de nombreux discours de Nicolas Sarkozy, avant et après son élection. Le niveau discours «modéré» sur la colonisation en reconnaît les abus mais insiste aussi sur les investissements réalisés par la France : «[Le colonisateur] a pris mais il a aussi donné. Il a construit des ponts, des routes, des hôpitaux, des dispensaires, des écoles. Il a rendu fécondes des terres vierges, il a donné sa peine, son travail, son savoir.» (Nicolas Sarkozy, Dakar, 2007). Assumant son rôle civilisateur, la France métropolitaine aurait donc dépensé l'argent du contribuable pour construire les hôpitaux, les écoles et les routes qui ont fait entrer l'Afrique dans la modernité et ont posé les bases de son développement économique.

Cette vision n’est pas nouvelle et, amendement de 2005 ou pas, on la trouve, sous une forme ou sous une autre, dans la majorité des manuels scolaires consacrés à l’histoire coloniale. L’idée que les colonies, si elles ont rapporté à certains profiteurs et aventuriers (que nous condamnons aujourd’hui), ont été un gouffre budgétaire pour la république (le fameux «tonneau des Danaïdes» popularisé par Daniel Lefeuvre) est bien ancrée. Couplée avec la description des vaillants enseignants et infirmiers français partis civiliser l’Afrique par idéal, elle nous dédoua