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Paroles d’endimanchés

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Dans les grandes enseignes d’Ile-de-France, le travail dominical des salariés est surtout subi.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 2 décembre 2008 à 6h51)

Comme 30 % des Français ayant un emploi, ils travaillent le dimanche de manière occasionnelle ou régulière. Leur témoignage éclaire l’ambiguïté du «volontariat» et du «libre choix».

Hassina Arabi, chef d’équipe à Ikea Villiers-sur-Marne, ouvert tous les dimanches contre une majoration salariale de 125 %.

«A l’embauche, on vous rappelle que le magasin est ouvert du lundi au dimanche et, logiquement, on vous demande si vous êtes prêt à travailler le week-end. Dire non compromet vos chances. Une fois qu’on est salarié, difficile de revenir en arrière. Par rapport à la hiérarchie, mais aussi aux collègues… Je suis responsable de service : quand j’ai besoin de cinq personnes pour un dimanche et que je n’ai pas assez de volontaires, je suis bien obligée de convaincre… Il faut bien que mon service tourne.

Un jour, le syndicaliste de Force ouvrière qui a porté plainte contre les enseignes d’ameublement qui ouvraient illégalement le dimanche est venu à Ikea. Il s’est sacrément fait bousculer par les salariés. C’est triste : les gars n’ont pas envie de venir bosser, mais ils n’ont pas le choix. Un salarié qui rentre chez Ikea, il est à 1 381 euros brut pour 35 heures. Alors quand une journée rapporte 125 % de plus comme chez nous… C’est pour ça que je ne peux pas dire : "Je suis contre tout travail du dimanche." Mais je suis contre sa banalisation. Le risque, c’est l’effet boule de neige : ils veulent multiplier les nocturnes, jusqu’à 22 heures. Ils disent qu’ils ont édu