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Tribune

Quelles stratégies pour la gauche ?

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par Philippe Aghion
publié le 2 décembre 2008 à 6h51

La crise financière nous interpelle sur nos politiques économiques de long terme. Comment assurer une croissance durable et qui profite à tous ? Que remettre en cause dans l’organisation de notre économie ? Quelles reformes faut-il faire ou éviter ? Pourquoi une gauche reformée est-elle mieux à même de mener les bonnes réformes ?

On peut dire qu’il y a trois leviers essentiels pour une croissance forte et durable dans un pays comme le nôtre.

Tout d’abord, il faut développer l’économie du savoir : recherche, innovation industrielle, enseignement supérieur. Les pays scandinaves dépensent plus de 2 % de leur PIB dans l’université, contre 1,3 % pour la France. Autrement dit, la France devrait dépenser 0,7 % de PIB en plus (14 millions d’euros par an) pour rattraper son retard. Des études récentes (notamment par le think tank Bruegel) montrent aussi que les reformes visant à une plus grande autonomie des universités ne peuvent être pleinement opérationnelles que si elles s’accompagnent d’une augmentation de leurs moyens financiers.

Ensuite, il faut dynamiser les différents marchés, et en particulier le marché du travail, pour permettre aux entreprises innovantes de créer rapidement des emplois et aux travailleurs de rebondir facilement d’un emploi à un autre, et de se qualifier tout au long de leur vie. La solution est connue : la mise en place d’un système de sécurisation des parcours professionnels semblable à ce qui se fait au Danemark, c’est-à-dire avec des indemnités de chômage