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«On vise la survie de l’entreprise»

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Thierry Blampain, PDG d’un fournisseur automobile en redressement judiciaire.
publié le 4 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 4 décembre 2008 à 6h51)

«Il y a ceux qui prennent une mine de chien battu en invoquant toutes les catastrophes, et ceux qui se disent : "on va se battre".» Déterminé, il préfère parler de «défi», de «challenge», plutôt que de catastrophe. Thierry Blampain est PDG des usines françaises et slovaques du groupe américain Key Plastics. Le fabricant de pièces plastiques pour l'automobile a été placé en redressement judiciaire le 18 novembre, associé à une période d'observation de six mois.

«On vise la survie de l'entreprise», explique Thierry Blampain, qui passe l'essentiel de son temps, depuis deux semaines, à finaliser la constitution du plan de sauvegarde de l'emploi, à «remettre l'entreprise en route et veiller à ce que nous ayons suffisamment de cash», en négociant les délais de paiement auprès des clients.

«L'échec n'est pas envisageable», martèle-t-il, même si cela passe par la réduction de moitié de la production et des effectifs. «Si on n'est pas capable de regarder les choses froidement, il faut changer de métier», prévient-il. Avant de tempérer : «C'est évidemment terrible», et «je ne sais pas comment l'industrie va absorber les salariés, ça ne peut que m'attrister.»

A 48 ans, dont vingt-trois dans l'automobile, Thierry Blampain a déjà connu des plans sociaux et refuse de mettre l'actuel sur le seul dos de la crise. Pour lui, deux phénomènes s'y ajoutent : «La réduction des parts de marché des constructeurs français<