Menu
Libération
EDITORIAL

Mi-chemin

Article réservé aux abonnés
publié le 5 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 5 décembre 2008 à 6h51)

Personne ne reprochera à Nicolas Sarkozy de jeter par-dessus les moulins les anciens dogmes de l’orthodoxie financière en annonçant un plan de relance de l’économie française qu’il chiffre à 26 milliards. Il est handicapé par les options prises en début de septennat, notamment ce «paquet fiscal» qu’on pourrait rebaptiser «paquet fatal» parce qu’il empêche, à cause du «bouclier» protégeant les plus hauts revenus, une répartition équitable des sacrifices.

Mais enfin, plusieurs mesures parmi celles rendues publiques hier vont dans le bon sens, comme les efforts en faveur du bâtiment ou bien l’encouragement à une «croissance verte».

Il faut, en revanche, évaluer à sa juste mesure l’importance de ce plan que la majorité accueille avec un concert de louanges un peu ridicule. A titre de comparaison historique, on rappellera que Jacques Chirac, confronté à l’autre récession de l’après-guerre, celle de 1975, avait consacré à la relance quelque 2,2 % du PIB, alors que Nicolas Sarkozy s’en tient à un petit 1,2 %. On notera aussi que Gordon Brown et surtout Barack Obama ont prévu des mesures de soutien beaucoup plus vigoureuses que le président français. George Bush lui-même a déjà consenti 1 200 dollars d’aide aux plus démunis des Américains (un peu plus de 900 euros), contre 200 euros dans le plan Sarkozy en faveur des futurs bénéficiaires du Revenu de solidarité active.

On ne se refait pas : pragmatique, le Président réagit à la crise. Fort bien. Conservateur quoi qu’on dise, il s’arrêt