Après avoir critiqué le plan de recapitalisation des banques françaises, assimilé à une aide d’Etat, la Commission européenne semble aujourd’hui beaucoup plus conciliante. Et pourrait finalement donner son accord très vite. Les pressions de Paris semblent avoir fait effet. Pour Didier Migaud, député PS et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, cette victoire attendue de la France n’est pas forcément une bonne chose.
Partagez-vous les critiques de la Commission ?
Nos grilles d’analyse sont différentes, mais nous portons le même constat : le gouvernement français a accordé des mesures de soutien aux banques sans contrepartie réelle. La Commission estime que ce fort soutien de l’Etat est une atteinte à la concurrence. Je considère que l’aide apportée par l’Etat doit lui permettre de peser davantage sur la gouvernance des banques.
Condamnez-vous l’idée même de ce plan ?
Non. Au moment où le gouvernement a pris ces mesures d’aide, elles étaient nécessaires. L’annonce que l’Etat était prêt à garantir jusqu’à 320 milliards d’euros de prêts interbancaires et à apporter 40 milliards en fonds propres a contribué à mettre fin à la crise de confiance vis-à-vis des établissements financiers. Et même si les banques françaises se disent aujourd’hui plus solides que leurs concurrentes étrangères, la conjoncture ne semble pas s’améliorer, et ce plan a toujours son utilité. Mais tout est question de modalités.
Que critiquez-vous dans ce plan ?
Il fallait un plan de recapitalisation à l’anglaise, avec des prises de participation au capital. Au lieu de cela, on a choisi une méthode qui arr