Menu
Libération

Ces médecins qui préfèrent le loisir…

Article réservé aux abonnés
publié le 9 décembre 2008 à 6h51

On l’a déjà dit et répété : en France, les médecins sont mal payés. Rémunérer un praticien libéral «à l’acte», alors qu’une part importante de cette dépense est couverte par l’assurance maladie, entraîne une multiplication des actes inutiles, coûteux pour la sécurité sociale et les mutuelles.

Tout cela est bien connu depuis des lustres, mais l’archaïsme du mode de rémunération persistera, tant que certains syndicats professionnels refuseront que les pratiques médicales plus proches d’objectifs de santé publique soient récompensées et encouragées financièrement. Certes, le paiement à l’acte peut s’avérer confortable ; sa grande flexibilité permet en effet aux médecins de moduler aisément leur temps de travail.

Le médecin apparaît comme une profession très particulière : à part les chauffeurs de taxi (mais les courses ne sont pas payées par la sécurité sociale), bien peu de travailleurs jouissent d’une telle liberté dans leur volume horaire de travail, la plupart étant contraints de travailler soit à temps plein soit à mi-temps. D’où l’intérêt d’étudier en détail le rapport des médecins généralistes au temps de travail et à sa rémunération. C’est l’objet de la lumineuse thèse de doctorat qu’AnneLaure Samson vient de soutenir à Nanterre. Son travail commence par rappeler que, selon plusieurs comparaisons internationales, les généralistes français sont moins payés que leurs homologues étrangers (par exemple, les généralistes anglais, deux fois moins nombreux que les français, mais