Par temps de crise, il faut se serrer les coudes. C'est le message qu'essaye de faire passer la direction de Renault. Sauf que, dans les faits, tout le monde ne met pas la main à la pâte de la même manière. En l'occurrence, l'accord signé il y a quelques jours entre la direction du constructeur et trois syndicats (CFE-CGC, CFDT, CFTC) fait appel à la «solidarité» des salariés pour mieux compenser le chômage partiel de leurs camarades de Sandouville et, bientôt, des usines du Mans et de Cléon, soit «quelque 3 000 salariés», selon Fabien Gâche, délégué central CGT.
Un fonds est donc ouvert jusqu'au 15 janvier, dans lequel les salariés pourront faire un don volontaire sous la forme d'un «renoncement à un jour de capital temps individuel» (congé, récup, RTT). De son côté, l'entreprise abondera à hauteur de 110 % des sommes données par les salariés. Objectif : améliorer de 10 % l'indemnisation des journées chômées. Aujourd'hui, elle s'élève à 65 % du salaire brut (25 % versés par l'Etat, 25 % par l'entreprise et 15 % par un fonds créé en 1986 auquel contribuent l'ensemble des salariés).
Au regard de l'ampleur de la crise et de l'extension des journées non travaillées, le système en vigueur était devenu insuffisant. «Certains salariés de Sandouville perdent jusqu'à 400 euros nets mensuels», estime Fabien Gâche. Mais la toute nouvelle journée de solidarité fait grincer des dents : «Avec 15 milliards d'euros de résultats nets en cinq ans et un milliard d