L'instruction de l'affaire Kerviel tourne à l'affrontement entre la défense de l'ex-trader et le juge Renaud Van Ruymbeke. Le 19 novembre, les avocats de Jérôme Kerviel avaient demandé des expertises indépendantes, arguant qu'il existait encore de nombreuses zones d'ombre dans cette affaire (Libération du 18 novembre). Vendredi, dans une «ordonnance de refus de mesure d'instruction complémentaire» que Libération a pu consulter, le juge a rejeté ces demandes. Motif invoqué : elles étaient «dilatoires».
Zones d'ombres. Depuis des semaines, Van Ruymbeke s'agace du comportement de Jérôme Kerviel. Pour le magistrat, l'affaire est close. Le trader a avoué et ses supérieurs ont dit ne pas être au courant. Il veut donc clore l'instruction au plus vite. Mais Kerviel, lui, multiplie les notes sur les zones d'ombres de son dossier, qu'il adresse ensuite au juge. Il y pointe les incohérences des arguments avancés par la Société générale et les erreurs des témoins reprises sans examen par le juge. D'où sa demande d'une expertise indépendante.
Mais Renaud Van Ruymbeke, lui, ne veut pas perdre la main sur son instruction. Et il a justifié son refus dans son ordonnance en faisant un plaidoyer pro domo. «La multiplicité des transactions fictives est un fait qui n'est pas contesté et ne saurait en conséquence justifier une expertise», écrit-il. Avant de rejeter point par point les incohérences avancées par Jérôme Kerviel. Mais sans forcément convaincre. Exempl