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Libération

Revers de fortune pour le roi de l’escroquerie

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Arrêté jeudi par le FBI, l’ex-patron du Nasdaq, Bernard Madoff, aurait fait perdre 50 milliards de dollars à ses clients dans des montages financiers bidons.
publié le 15 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 15 décembre 2008 à 6h51)

«Trop beau pour être vrai», disent les détracteurs de Bernard Madoff, ex-patron du Nasdaq, accusé de la plus grosse escroquerie jamais perpétrée à Wall Street, évaluée à 50 milliards de dollars (37,4 milliards d'euros). Le financier a été arrêté jeudi soir à New York par le FBI, après avoir averti ses proches que son entreprise n'était «qu'un gros mensonge». Patron de la société de courtage Bernard Madoff Investment Securities, ce funambule de la finance a grugé des milliers d'investisseurs en créant une fraude pyramidale. Parmi ses victimes : des épargnants de Floride, de prestigieuses banques privées genevoises, des œuvres de bienfaisance ou des hedge funds. Des années durant, les rendements promis par Madoff étaient si beaux, si vrais et si prisés, qu'ils n'ont éveillé que de rares soupçons, jamais pris au sérieux.

Maître nageur. L'annonce de ce montage financier a mis en émoi Wall Street qui se serait passé d'un tel choc en ces temps difficiles. C'est justement la crise qui a précipité la découverte du pot aux roses. Des clients, rattrapés par les mauvais résultats de la Bourse, auraient réclamé le retrait de leurs fonds. Près de 7 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros) que Madoff n'avait pas puisqu'il payait ses rendements en puisant dans les dépôts de ses nouveaux clients. Pris à la gorge, le septuagénaire s'est confié à ses fils qui ont prévenu le FBI et la SEC, l'autorité de surveillance des marchés américains.

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