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Libération

Rhodia piégé par le parachute doré de l’ex-PDG

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Justice . Les dirigeants doivent rembourser sur leur deniers.
publié le 16 décembre 2008 à 6h51

C'est un jugement sans précédent qu'a prononcé début décembre le tribunal de commerce de Nanterre et que révèle le quotidien Les Echos. Pour la première fois, un dirigeant du CAC 40 et son ancien numéro 2 vont devoir rembourser sur leurs deniers personnels le parachute doré octroyé à leur prédécesseur. Le PDG de Rodhia, Jean-Pierre Clamadieu, par ailleurs président de la commission développement durable du Medef, et Yves-René Nanot, ex-vice-président du groupe de chimie, en seront pour leurs frais de 2,1 millions d'euros, soit le montant de l'indemnité pour solde de tout compte versée à l'ex-PDG Jean-Pierre Tirouflet après son départ en octobre 2003. Les deux dirigeants ont fait appel, ce qui suspend l'application de la décision.

Sévérité. Saisi par un actionnaire, la société belge Valauret (ayant-droit d'Hughes de Lasteyrie, l'homme d'affaires à l'origine de l'affaire Rhodia, aujourd'hui décédé ), le tribunal a considéré avec sévérité que Jean-Pierre Clamadieu et Yves-René Nanot avaient manqué à «leur obligation générale de compétence, de diligence et d'action dans l'intérêt de la société». Le tribunal considère que les deux dirigeants auraient dû rééxaminer le montant de l'indemnité de départ de Tirouflet après la plainte de l'actionnaire. En ne le faisant pas, ils se sont rendus coupables de «complaisance fautive», «ont abusé de la confiance des actionnaires» et ont commis «des fautes de gestion ayant conduit à un versement indu».

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