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Libération

Constellation : la tortue EDF devance le lièvre Buffet

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Nucléaire. L’offre française semble séduire le groupe américain.
publié le 17 décembre 2008 à 6h51

Il faut bien le reconnaître : si EDF finit par mettre la main sur la société américaine Constellation, on arrêtera de ricaner. Certes, l’opération coûtera cher à l’électricien français mais celui-ci revient de si loin qu’il faut saluer la prouesse. Selon des sources proches du dossier citées hier par l’agence américaine Bloomberg, EDF serait proche d’un accord pour reprendre la moitié des activités de Constellation Energy, la tête de pont que le groupe français s’était choisie il y a quelques années pour s’implanter sur le marché nucléaire américain.

On s’était moqué, en septembre, quand le groupe français s’était fait souffler l’affaire par le milliardaire américain Warren Buffet. Frappé de plein fouet par la crise financière, et notamment par l’effondrement de Lehman Brothers, le titre Constellation venait alors d’accuser une chute de 58 % en une semaine, ce qui avait échappé à EDF mais pas à Buffet, le plus talentueux des prédateurs. Pendant que l’électricien français faisait tranquillement passer sa part dans Constellation de 4,95 à 9,51 %, considérant qu’il avait le temps de monter dans le capital de la société, le milliardaire américain proposait la botte à cette dernière qui, trop contente, s’était aussitôt couchée. Piqué au vif, et surtout conscient qu’il risquait de perdre gros, le patron d’EDF, Pierre Gadonneix, avait décidé de surenchérir au début du mois et, confessons-le, on y croyait moyennement. Ne serait-ce que parce que Buffet bénéficie plus que jamais aux Et