Alcatel-Lucent s'est mis d'accord avec Dassault Aviation pour lui vendre les 20,8 % qu'il détient dans Thalès. Les deux groupes s'étaient donnés jusqu'à lundi pour s'entendre, l'accord «est ficelé» nous confiait hier soir une source proche du dossier. Seul point à régler, le management de Thalès, un point sensible discuté, lui, directement entre Dassault et l'Etat, qui détient 26,5 % du capital du groupe d'électronique.
L’affaire, en réalité, est bouclée depuis longtemps puisque la décision - on pourrait presque dire l’ordre - de céder Thalès à Dassault vient de l’Etat. EADS, qui briguait Thalès, n’a pas eu son mot à dire sur le sujet. Le groupe européen - maison mère d’Airbus -, rongé par ses conflits internes, n’était pas assez fiable aux yeux de l’Etat. Celui-ci considère Thalès comme une boîte stratégique qui mérite mieux que d’être diluée dans un ensemble instable. De fait, Thalès est un petit bijou d’électronique qui équipe la plupart des plateformes civiles et militaires européennes, dans l’aéronautique comme dans le naval ou le terrestre.
Boom. Mais il ne faudrait pas croire que Thalès était dans l'affaire le seul sujet de préoccupation de l'Etat. Celui-ci se fait aussi beaucoup de souci pour Dassault Aviation, autre petit joyau du secteur, mais dramatiquement franco-français, terriblement familial, et incroyablement déséquilibré puisqu'il repose sur une activité civile en plein boom (les avions d'affaires Falcon) et une activité militaire en perte de vit