L'ampleur de la baisse montre qu'ils ont perdu de leur superbe. Et que la crise mondiale commence à les affecter. Hier à Oran (Algérie), à l'issue d'une réunion annoncée comme vitale pour la reprise des cours de l'or noir, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont convenus à l'unanimité d'une baisse record de 2,2 millions de barils par jour (mbj) sur leur quota de production de 27,3 mbj. «Toute baisse inférieure à 1,5 mbj ne serait pas considérée comme drastique et aurait peu de chances de faire remonter les cours», nous confiait, le 5 décembre, l'expert Pierre Terzian. Fixer la barre à 2,2 mbj est donc une décision symboliquement forte, qui montre qu'il y a péril en la demeure. Les pays de l'Opep tirent leur fortune des revenus des hydrocarbures, et la chute accusée par les cours depuis juillet (de 147 à 40 dollars le baril), du fait du ralentissement économique mondial, les met dans une situation délicate.
Cette baisse - la troisième en quatre mois, mais la plus forte depuis 1982 - servira-t-elle à quelque chose ? C'est là toute la question. La crise est telle que la demande peut chuter encore. Et si la Russie (2e producteur mondial de pétrole, mais pas membre de l'Opep) se dit prête à faire des efforts, et même à obtenir le statut d'observateur permanent du cartel, cela relève essentiellement du symbole. Elle avait envoyé hier une délégation de très haut niveau à Oran (sans Vladimir Poutine, contrairement à ce qu'espérai