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Europe . Les eurodéputés se sont opposés à une directive très libérale.
publié le 18 décembre 2008 à 6h51

Le Parlement européen a voulu montrer, juste avant les élections européennes, qu’il avait la fibre sociale : hier, il s’est opposé à une large majorité au compromis sur le temps de travail adopté en juin par les États membres et défendu bec et ongles par le ministre des Affaires sociales, Xavier Bertrand, au nom de la présidence française de l’Union. Un vote d’autant plus significatif qu’il a réuni la gauche, minoritaire, et aussi une bonne partie des conservateurs (PPE-DE) et un bon tiers des libéraux de l’ADLE… Claque supplémentaire pour le gouvernement français : les eurodéputés de l’UMP se sont, eux aussi, prononcés contre ce texte.

Syndicats.Cette proposition de directive est devenue emblématique du moins-disant social, même s'il ne s'agit pas d'harmoniser le temps de travail, mais juste d'instaurer des normes minimales. Le problème, c'est qu'elles sont si minimales qu'elles font craindre aux syndicats et aux partis de gauche une « régression sociale jamais vue», selon la Confédération européenne des syndicats (CES). Mardi, à Strasbourg, 15 000 personnes selon les organisateurs, 4 200 selon la police, ont défilé, à l'appel d'une quarantaine de fédérations syndicales européennes, pour demander l'abandon de ce texte. Ils ont donc été entendus. Il faut dire que la Commission et les États membres ont fait très fort en proposant de revoir à la baisse une partie des garanties existantes. Au départ, il s'agissait d'adapter une vieille directive de 1993 prévoyant q