Menu
Libération

Arnaque Madoff : après les nantis, les petits

Article réservé aux abonnés
publié le 19 décembre 2008 à 6h51

L

'affaire Madoff, arnaque historique de 50 milliards de dollars, va bien au-delà des fortunes de Palm Beach. Elle a piégé l'épargnant lambda en France. Une nouvelle que les autorités publiques se sont empressées de minimiser. «Les dommages sont limités et ne concernent pas le grand public», assure Christine Lagarde, ministre de l'Economie. Les victimes seraient, ajoute Jean-Pierre Jouyet, nouveau président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), «des investisseurs avisés, professionnels qui disposent de fortunes importantes». Le nuage Madoff se serait arrêté au seuil des petites bourses ? Pas si simple.

Qui est vraiment concerné ?

Après avoir assuré qu'aucune banque, en France, n'aurait développé des Sicav ou des FCP (fonds commun de placements) investi dans le fonds Madoff, l'AMF a corrigé le tir : «8 % des quelque 500 millions de pertes possibles sur les fonds français [Sicav ou FCP, ndlr] toucheraient le grand public.» La facture va-t-elle vraiment se limiter à 40 millions d'euros ? Il faut savoir qu'un ménage sur quatre en France détient des valeurs mobilières (actions, Sicav ou fonds commun de placement…). Elles sont logées sur un compte-titre ou sur un plan d'épargne en actions (PEA, 7 millions de titulaires). Dans les seules Sicav et FCP, les ménages ont glissé 169 milliards d'euros.

Le désastre des subprimes, et la contamination à toute la sphère financière, a mis à jour une chaîne complexe et baignée d'opacité. Idem pour la fraude Madoff