Que penser des violentes critiques exprimées en France et en Allemagne sur le plan de relance britannique ? D’abord qu’en dépit des autocongratulations hexagonales sur les six mois de présidence française, l’Europe ne s’est en réalité jamais aussi mal portée. Il ne s’agit pas de prétendre ici que la baisse du taux général de TVA de 17,5 % à 15 % décidée par Gordon Brown soit la solution miracle pour éviter la récession. Chaque pays a ses spécificités, et il est bien évident que le Royaume-Uni, dont le secteur financier a été frappé de plein fouet par la crise mondiale, s’apprête en tout état de cause à vivre des heures particulièrement difficiles. Mais il est affligeant que le plan Brown ait été immédiatement repoussé par les gouvernements français et allemand, sans aucun débat. D’autant plus que les arguments utilisés contre la baisse de la TVA sont aussi contradictoires qu’infondés économiquement.
On reproche tout d’abord aux baisses de TVA de ne pas se répercuter intégralement en baisses de prix. Mais il n’existe aucune raison pour qu’une telle répercussion intégrale se produise. Economiquement, il est parfaitement normal que les baisses de TVA se partagent entre entreprises et consommateurs suivant l’élasticité de l’offre et de la demande de biens dans les différents secteurs. Dans les secteurs en surcapacité de production, la concurrence conduit à de fortes baisses de prix et à une relance de la demande. En revanche dans les secteurs où de nouveaux investissements sont n