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TRIBUNE

Pour en finir avec les paradis fiscaux

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par Jean Peyrelevade, 0
publié le 23 décembre 2008 à 6h51

Faut-il supprimer les «paradis fiscaux» ? Oui, bien entendu. Est-ce techniquement difficile ? Même pas, il y suffirait d’un peu de volonté politique. Encore faudrait-il savoir de quoi l’on parle exactement. Une même appellation recouvre des réalités fort différentes et cette confusion sémantique facilite la défense par les Etats concernés des privilèges territoriaux auxquels ils tiennent le plus : le tout, sur lequel ils sont presque partout en règle, cache la partie où ils tiennent à ne pas le devenir. Il faut donc être plus précis dans l’accusation.

La première critique émise contre les paradis fiscaux fut qu’ils étaient des lieux de recyclage de l’argent du crime, de la drogue et du terrorisme. L’attentat du 11 Septembre a mis fin à la négligence coupable avec lequel ce problème était jusqu’alors traité. L’énergie déployée par les Etats-Unis a permis de durcir partout les procédures de lutte contre le blanchiment. Aucun pays civilisé n’oserait aujourd’hui s’exonérer de ces obligations. Secret bancaire ou pas, le Luxembourg, la Suisse, Monaco, les îles anglo-normandes ont pris les mesures nécessaires. Certes, la perfection n’est pas de ce monde mais ce premier aspect semble avoir été correctement traité.

Le second est beaucoup plus préoccupant : dans de nombreux endroits de la planète et notamment les îles de l'océan Indien ou des Antilles, les structures financières locales échappent, hors la question du blanchiment, à toute régulation digne de ce nom. Les transactions, lég