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Libération
EDITORIAL

Arbitrages

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publié le 27 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 27 décembre 2008 à 6h51)

En économie, tout est affaire d’arbitrages. Ainsi, pour son plan de relance, Nicolas Sarkozy a choisi de soutenir l’investissement plutôt que la consommation. Les entreprises ont applaudi.

Or, elles-mêmes ont le choix entre investir dans la productivité ou dans le développement. La productivité conforte leur marge à court terme ; le développement vise le moyen terme. Puis vient un autre arbitrage : faut-il, quand on reconstitue ses marges, choisir de rémunérer le capital (par des dividendes) ou le travail ?

Ces dernières années, la rémunération du capital a toujours été privilégiée. Les dividendes ont bondi. Les salaires ont stagné. En 2008 encore, les versements de dividendes pour les entreprises du CAC 40 vont progresser en moyenne de 6 % environ. Alors que le pouvoir d’achat est en berne, voilà un bon rendement !

Pour le booster encore en 2009, certains groupes veulent tailler dans leurs coûts… en commençant par leurs effectifs. Les conséquences sont dramatiques pour les régions en situation de marasme structurel.

Faut-il laisser faire ? Faut-il, au nom des sacro-saints principes du capitalisme classique, estimer que ce qui est bon pour tel ou tel grand groupe est bon pour le pays ? Au moment où les colosses de l’automobile viennent tendre leur sébile au gouvernement, la réponse est non.

L’Etat ne peut rester inerte devant ce qu’on appelle les «licenciements boursiers». Tout le monde est sûr d’y perdre. Ils coûtent cher à la collectivité et pénalisent le pouvoir d’achat.

Voici