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Libération

La crise prétexte... . pour contenter l'actionnaire de Pfizer

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publié le 27 décembre 2008 à 6h51

L'annonce. Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer a annoncé début décembre la suppression d'ici 2010 de 900 emplois en France, soit près du tiers de ses effectifs dans l'Hexagone. Le plan s'inscrit dans une stratégie mondiale de réduction des coûts qui a déjà conduit le numéro 1 mondial du secteur à supprimer 10 000 postes en 2008, presque 10 % de l'effectif.

Le secteur face à la crise. «Prévue de longue date, cette décision n'a rien à voir avec la crise économique et financière, explique Gérard Bouquet,vice-président de Pfizer France. Elle est en revanche directement liée à la profonde crise sectorielle de la pharmacie», poursuit-il. Une crise qui s'est traduite ces dernières années par la dégringolade boursière des «big pharmas»et qui remet en question le modèle longtemps très florissant de ces géants anglo-saxons et français (avec Sanofi-Synthélabo). Après avoir fait les beaux jours de Pfizer et consorts, la stratégie dite du blockbuster, consistant à développer des médicaments de masse capables de générer au minimum 800 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, a atteint ses limites.

La pression des autorités pour parvenir à une meilleure maîtrise des coûts de santé dans les pays riches et la nécessité d'assurer un accès aux médicaments à un coût restreint dans les pays émergents encouragent une substitution de plus en plus rapide des médicaments brevetés par les génériques. «Nos traitements peuvent perdre 80 % de l