La fin de l’année est l’époque des bonnes résolutions. Arrêter de fumer. Maigrir. Lire (ou ne pas lire) le journal tous les jours. Mais, à y bien réfléchir, n’avions-nous pas déjà pris la même résolution l’année dernière ?
L’économie comportementale utilise les apports de la psychologie pour tenter d’expliquer pourquoi nous prenons systématiquement de bonnes résolutions, et avons ensuite tant de mal à les respecter. Le moi d’aujourd’hui est impatient et impulsif : il veut profiter de la vie, ici et maintenant. Au contraire, quand nous envisageons le futur, nous le faisons avec notre cerveau rationnel. Nous comprenons bien que si nous fumons jusqu’à 50 ans, nous risquons de mourir d’un cancer des poumons à 60 ans. Nous aimerions donc arrêter de fumer… mais demain. Le moi d’aujourd’hui voudrait juste une dernière cigarette avant d’entamer une vie vertueuse.
Grâce à l’imagerie médicale, des travaux récents suggèrent que des zones différentes du cerveau sont activées quand nous prenons une décision immédiate et quand nous prenons une décision concernant l’avenir : le présent est guidé par la partie émotive du cerveau, et le futur par sa partie calculatrice. Ainsi, si nous devons choisir un film à voir dans une semaine, nous choisissons Ingmar Bergman ou Federico Fellini. Mais quand le moment de voir le film arrive, nous sommes bien tentés d’aller chercher une bonne comédie américaine à la boutique d’à côté.
Remettre d’un jour la décision de s’arrêter de fumer ou de perdre du poids