Novembre noir. Dans le Guinness du chômage, la poussée du nombre des demandeurs d'emploi en novembre (64 000) signe un record absolu. Il était (un peu) attendu. Depuis que la crise pointe son nez, c'est-à-dire depuis le début de 2008, la décrue du chômage a été stoppée net. Et avec l'été, la machine à fabriquer des chômeurs s'est emballée.
Août avait constitué une première alarme. Avec une progression de 41 300 du nombre de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE. Après un court répit en septembre (8 000 inscrits supplémentaires), octobre avait confirmé le rythme rapide (+ 46 900). Voilà que novembre est en train de battre tous les records. Et le pire est à venir, après les annonces en cascade de plans sociaux (Pfizer, Sanofi-Aventis, Valeo, Faurecia, Alcatel-Lucent…)
Forte vague. Il faut remonter à février 1993 pour connaître pareil envol. Ce mois-là, le nombre de chômeurs de catégorie 1 (1) avait grimpé de 54 600 personnes. La France avait alors connu une récession. En l'espace d'un an (octobre 1992 à septembre 1993), l'ANPE avait comptabilisé une forte vague d'inscrits avec 319 000 chômeurs supplémentaires. Se dirige t-on vers un tsunami du même type ? Pour l'instant, depuis la poussée d'août, le compteur affiche 179 000 chômeurs en plus. Sans surprise, on y trouve une forte proportion de licenciés économiques (+ 13,1 % d'un trimestre sur l'autre) et une flambée plus vive encore des fins de missions d'intérim (+ 18,2 %).
L’Insee, qui calcule autrement les demand