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Libération

Des solidarités en mutation

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publié le 6 janvier 2009 à 6h52
(mis à jour le 6 janvier 2009 à 6h52)

Parmi les chantiers qui attendront un climat économique et financier plus clément, la réforme de la protection sociale devra sans doute patienter quelque temps. Pourtant, si ce n’est cette année, si ce n’est l’an prochain, la protection sociale est amenée à se repenser et à évoluer radicalement.

En effet, elle a été construite sur un modèle aujourd’hui dépassé, celui d’une structure familiale stable construite autour d’un travailleur mâle qui conservait le même emploi tout au long de sa vie. C’est en couvrant par ricochet l’ensemble de ses ayants droit que la protection de ce travailleur salarié irriguait la société. Mais le salariat se caractérise aujourd’hui par une plus grande flexibilité et une plus grande fluidité ; en outre, l’accès des femmes au marché du travail a profondément modifié la donne. En lien avec le progrès de l’emploi féminin, la structure familiale évolue également vers plus de fluidité et de flexibilité. Un emploi stable, une famille pérenne : ce monde n’est plus le nôtre. Ces évolutions impliquent un besoin d’individualisation de la protection sociale, et les solidarités doivent désormais être pensées à partir de la personne et non plus du travailleur.

En second lieu, à moyen terme, des questions se posent sur la prévisibilité des risques, au niveau collectif d’une part et individuel d’autre part. Dans le domaine de la santé, l’évolution des technologies pourrait permettre de prévoir le risque attaché à une personne et de segmenter les risques individuel