«Nouveau monde, nouveau capitalisme.» C'est autour de ce slogan qu'un colloque s'ouvre aujourd'hui et jusqu'à demain à Paris. A la tribune, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel ou Tony Blair, mais aussi trois prix Nobel d'économie et quelques «global leaders» issus, aussi, du monde syndical. L'occasion de donner la parole au Britannique Guy Ryder, 53 ans, secrétaire général - non convié au colloque - de la Confédération syndicale internationale (168 millions de travailleurs dans 155 pays et première coalition planétaire).
Flambée du chômage, récession majeure et peur d’une grande dépression, la crise vous surprend par son ampleur ?
Si on en arrive là, c’est le résultat d’une démission de la communauté internationale et d’un échec d’une croyance aveugle dans le capitalisme casino. Cela montre combien les gouvernements ont eu tort de se défausser sur les institutions internationales, accusées de ne pas avoir régulé un système qu’ils ont laissé prospérer. Cette catastrophe annoncée, on la documente pourtant depuis près d’une décennie. On a averti au sujet des impacts de la dérégulation des marchés, on a prévenu concernant le culte de la libéralisation à tout prix, on a redouté l’opacité aveugle des fonds spéculatifs. On a écrit sur l’accroissement des inégalités, la rupture du pacte fordien de redistribution, l’indécence des plus hauts salaires des patrons, la mise en concurrence des travailleurs de la planète. Le consensus de Washington, qui a étreint la planète depuis vingt ans, vit ses ultimes soubresauts. Ils sont cruels.
Vous pensez vraiment que le néolibéralisme a vécu ses derniers feux ?
On doit apprendre du passé et ne pas réinventer les mêmes pra