Ce pourrait être le plus gros scandale financier que l’Inde ait jamais connu. Dans une lettre adressée au conseil d’administration et aux autorités boursières, Byrraju Ramalingam Raju, le président et fondateur de Satyam, numéro 4 de l’informatique indienne, a dévoilé mercredi qu’il maquillait les comptes de l’entreprise depuis des années, en inscrivant des actifs en liquide entièrement fictifs, afin de faire grimper le cours de l’action. Au total, plus d’un milliard d’euros apparaissant dans les comptes ont ainsi été inventés. Ahurissant losqu’on sait que Satyam est listé non seulement à la Bourse de Bombay, mais aussi à celle de New York, ce qui l’oblige à subir des audits poussés par une société internationale agréée.
A Bombay, l'action Satyam a déjà chuté de plus de 80 %, tandis qu'a New York elle a été interdite de transactions jusqu'à nouvel ordre. Toute l'industrie indienne est sous le choc, chacun cherchant à se distancier de l'homme jusqu'ici considéré comme l'un des patrons les plus performants du pays. Certains analystes affirment qu'après les attentats de Bombay, ce scandale pourrait être un coup de grâce pour les investissements étrangers dans le pays. Le secteur des hautes technologies - dont Satyam est, avec 53 000 employés et une présence dans 66 pays, l'une des figures de proue - est particulièrement inquiet. La fraude pourrait en effet pousser de nombreux clients occidentaux à s'interroger sur la bonne gouvernance de leurs sous-traitants indiens. Car, de l'a