Qu'a dit vendredi le président-élu sur la situation économique ? Qu'elle est «très grave.» Qu'elle «se détériore». Et que «cela exige de prendre d'urgence des mesures immédiates». Barack Obama assure que son plan de relance de l'économie - qui pourrait avoisiner la somme astronomique de 800 milliards de dollars -, fait des «progrès». Mieux vaudrait un filet de sécurité illico : l'Amérique est en chute libre.

C'est qu'en 2008, les Etats-Unis ont perdu des emplois comme jamais depuis 1945. Rayés, 2,6 millions de jobs (hors secteur agricole) : 1,2 million dans les services ; 1,4 million dans l'industrie. A elle seule, l'automobile a vu fondre ses salariés de 17 %. «Un désastre», note le plus grand syndicat américain, l'AFL-CIO, sur son site. En décembre, avec 583 000, le nombre de suppressions d'emploi a dépassé le demi-million pour le deuxième mois consécutif. Les Etats-Unis renouent ainsi avec un taux de chômage officiel de 7,2 %. Le plus haut niveau depuis 1993, avant l'arrivée de Clinton au pouvoir. Plus de 11 millions d'Américains sont au chômage. «Et si on incluait tous ceux rayés des tablettes ou découragés, on atteindrait 13,5 % de la population active», dénonce l'AFL-CIO.

«Aucun refuge». Pour mesurer l'ampleur du séisme, précisons que le chiffre de décembre s'avère «moins pire» que les 750 000 redoutés. Reste qu'«à ce rythme, le chômage va vite atteindre les deux chiffres en 2009, ou débu