Surenchère syndicale ou dommages collatéraux dus au service minimum ? Les (presque) 500 000 usagers de la gare Saint-Lazare - deux fois le trafic journalier de tous les TGV - s'en moquent sans doute. Depuis la mi-décembre, ils essuient les plâtres d'un conflit long comme un train de fret. Lundi, le trafic devrait revenir proche de la normale. C'est ce que pronostiquait, vendredi soir, Roland Bonnepart, le directeur des régions Paris-Saint-Lazare et Normandie : «Nous allons essayer de faire un service normal. En faisant appel si nécessaire au personnel de l'encadrement.» Pourquoi, quatre semaines après le début de ces grèves motivées par des nouveaux horaires et des trains supplémentaires, le conflit n'est-il toujours pas résolu ?
Retenue. «Oui, il y a un effet pervers du service minimum», reconnaît-on à la SNCF. La loi entrée en vigueur en janvier 2008, assure aux usagers une visibilité sur le trafic des jours de grève. Comment ? En obligeant chaque salarié ayant l'intention de faire grève à le déclarer quarante-huit heures à l'avance. Du coup, les syndicats ont exhumé une disposition les autorisant à faire grève durant une heure à la prise de leur service. Ce qui leur coûte une heure de retenue sur leur paie (de 10 à 15 euros par jour). Résultat : un casse-tête pour la SNCF, obligée de réorganiser son plan de circulation, et un conflit à rallonge puisque la ponction est minimum… Après les conducteurs, en grève depuis la mi-décembre, ce sont