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La marine marchande en cale sèche

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Les nouveaux armateurs, qui avaient été attirés par un marché très rentable jusqu’en 2008, sont nombreux à faire faillite aujourd’hui.
publié le 12 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 janvier 2009 à 6h51)

C'est un peu comme revivre la scène du Titanic qui fonce inéluctablement droit vers l'iceberg, mais, cette fois, à l'échelle de toute la marine marchande. Au moment où la crise paralyse le rythme des échanges commerciaux internationaux, le transport maritime de marchandises (90 % du trafic mondial) est en première ligne. «Il va y avoir de la casse, prévient Laurent Lerbret, président de la Chambre syndicale des courtiers d'affaires maritimes et de vente de navires de France. Et la casse sera d'autant plus grande que le secteur a péché par des comportements spéculateurs aujourd'hui bien mal récompensés.»

Entre 2003 et 2008, jamais les indices maritimes n'avaient été aussi haut. Le Baltic Dry Index, indice de référence des prix pour le transport de vrac sec (minerais, charbon, fer, céréales), a même atteint en mai son sommet historique, à 11 793 points. De nouveaux armateurs, pas forcément des professionnels du secteur, ont été attirés par ce marché rentable et n'ont pas hésité à commander des navires au prix fort, pensant largement en amortir le coût. «Le prix des constructions neuves a triplé, voire quintuplé pour certains navires», estime Laurent Lerbret.

Surcapacité. Plus dure sera la chute. «La crise a frappé d'abord et très vivement le transport de vrac sec [différent du vrac liquide et du transport de conteneurs, ndlr], analyse Eudes Riblier, président d'Armateurs de France. Pendant les JO, la Chine a arrêté un cert