Menu
Libération

Quand l'habilitation secret-défense rime avec discrimination à l'embauche

Article réservé aux abonnés
Deux anciens cadres de Cegetel comparaissaient hier pour une annonce d'emploi dénoncée par SOS Racisme.
(Photo Floriane Andrey)
par FLORIANE ANDREY
publié le 13 janvier 2009 à 13h16
(mis à jour le 13 janvier 2009 à 13h25)

Etre «impérativement français et de préférence de parents français, nés en France». Cette précision apportée à une annonce pour un poste d'ingénieur technique habilité secret-défense diffusée en 1999 a conduit hier lundi deux anciens cadres de Cegetel devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre poursuivi par SOS Racisme pour discrimination à l'embauche. Patrick Halleguen et Philippe Hannebicque ont reconnu le caractère discriminatoire de l'annonce. «Je suis bien l'auteur de ces propos malencontreux et maladroits que je regrette», a même précisé Patrick Halleguen, directeur qualité et audit interne à l'époque, aujourd'hui sans emploi.

Si Philippe Hannebicque s'accorde aussi à dire que «la formulation était maladroite», il clame que «dans le contexte, il y avait l'urgence de trouver un expert face à la vulnérabilité de nos systèmes». Pour leur défense, les deux hommes expliquent qu'ils n'ont fait qu'interpréter les formulaires qu'eux-mêmes ont dû remplir pour leur habilitation secret-défense. «Nous n'étions pas au courant des conditions d'habilitation», se défend Philippe Hannebicque. Sur ces formulaires, apparaissent l'origine des parents, les voyages faits à l'étranger depuis cinq ans, les éventuels contacts avec les services secrets etc. «Nous avons fait une déduction malencontreuse», clame Patrick Halleguen. «Je n'imaginais pas que l'annonce passe si facilement entre les mailles du filet des RH»,