Des trains à l'arrêt bien rangés, des guirlandes de Noël qui clignotent pour personne. Et dehors, de petits attroupements d'usagers incrédules devant les grilles. Hier la gare Saint-Lazare, à Paris, était fermée. Bouclée. Les derniers trains qui arrivaient encore en fin de matinée débarquaient des passagers immédiatement encadrés d'une haie d'honneur de policiers les guidant vers la rue. «C'est déjà arrivé, mais c'est tellement rare une gare évacuée et fermée, que personne ne se souvient quand…», explique-t-on à la SNCF.
Hier matin, 200 conducteurs se sont mis en grève, la quasi-totalité de ceux qui devaient travailler. Gare fermée - alors qu'elle draine quotidiennement 400 000 personnes - trafic nul sur le réseau Paris-Saint-Lazare et sur les branches Poissy (Yvelines) et Cergy (Val-d'Oise) du RER A. Motif : un conducteur agressé par «six jeunes en état d'ébriété», en gare de Maisons-Laffitte (Yvelines), selon la direction. En soutien à la victime, et parce qu'ils estiment que leur sécurité - comme celle des usagers - n'est pas assurée, les grévistes ont fait jouer leur droit de retrait. «En gare, les agents se font insulter, se prennent des baffes, et souvent, les responsables du terrain s'arrangent avec le cheminot pour que l'affaire ne soit pas portée à la direction, explique Olivier Gendron, de la CGT. Depuis quelques mois, avec tous les dysfonctionnements et les retards, les usagers sont sur les nerfs.» Dans le cas de l'agression de M