Ce sont des niveaux jamais vus depuis dix-sept ans. Ralentissement économique et crise financière ont entraîné en France une hausse des défaillances d'entreprises de plus de 10% en 2008, surtout dans l'automobile, l'immobilier et l'hôtellerie-restauration.
Selon les chiffres publiés aujourd'hui par l'assureur-crédit Euler Hermes SFAC, les faillites ont progressé de 15% par rapport à 2007, soit la plus forte augmentation annuelle enregistrée depuis 1991. L'an dernier, près de 57.700 entreprises ont fait l'objet d'une procédure collective, qui intervient après un dépôt de bilan lorsqu'une société n'arrive plus à régler ses dettes. Un record depuis 1997 (61.000).
La société Altarès, spécialisée dans l'information sur les entreprises, a recensé de son côté 55.000 défaillances en 2008. Elle s'attend d'ores et déjà à une hausse de plus de 10% par rapport à 2007, avec un doublement des faillites au second semestre. Cette dégradation, «très brutale, à partir de juillet», est attribuée par Thierry Millon, le directeur des études, «à la crise financière qui a privé de trésorerie des entreprises déjà fragiles».
Cette tendance a touché l'ensemble des entreprises, sans distinction de taille, même si on note une accélération des défaillances d'entreprises employant plus de 100 salariés (+52%), relève Euler Hermes SFAC. «Plus de la moitié des défaillances (30.000) concernent des entreprises de moins de cinq ans, déjà fragiles en temps normal, mais encore plus en temps de