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Libération

Molex : le droit américain au service d’une délocalisation française

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Social . Les syndicats accusent la direction de faire de la rétention d’information.
publié le 14 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 janvier 2009 à 6h51)

D'un côté, une plainte au pénal des syndicats contre la Sarl Molex Automotive pour «violations répétées et délibérées aux prérogatives de [son] comité d'entreprise». De l'autre, une assignation en référé de cette dernière pour exiger que le comité d'entreprise en question se satisfasse du sort qui lui est fait. Les rapports sociaux se tendent chez l'équipementier automobile de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) dans la perspective d'une délocalisation en Slovaquie. Et la direction et ses 286 salariés s'envoient déjà tout ce qu'il faut de procès à la figure. Ce qui est en jeu : la possibilité pour une société filiale de droit français de se réfugier derrière le droit américain de la société mère pour ne pas communiquer aux syndicats l'ensemble des informations qu'ils sont en droit d'exiger.

Exercices bénéficiaires. Agissant pour le compte du comité d'entreprise, la société d'expertise comptable Syndex dit vouloir comprendre comment a été prise la décision de délocaliser, malgré deux exercices 2007 et 2008 bénéficiaires de 0,6 et 1,2 millions d'euros. Molex Automotive veut bien expliquer que le projet de fermeture a été décidé parce que les constructeurs automobiles préfèrent aujourd'hui réimplanter leurs lieux de productions «dans les marchés émergents». Mais c'est tout. Syndex devrait s'en contenter. Étant une «entité juridique distincte» de Molex, entreprise américaine, Molex Automotive à Villemur assure n'avoir «aucun moyen»