A défaut de gaz, Moscou a proposé hier un raout à tous ses consommateurs européens, qui depuis une semaine se retrouvent privés d’approvisionnement (lire ci-dessous). Le président Dmitri Medvedev a convié tous les clients de Gazprom à venir s’expliquer samedi à Moscou avec aussi les «pays de transit», c’est-à-dire l’Ukraine en particulier. En attendant, les insultes ont continué de fuser hier entre Moscou et Kiev, sans que l’approvisionnement puisse être rétabli.
Qui, de Kiev ou de Moscou, est à blâmer ?
L'Ukraine semble de plus en plus coupable de la prolongation du conflit. Dès mardi matin, 10 heures à Paris, quand Gazprom a recommencé à remplir le gazoduc desservant ses clients du sud-est de l'Europe, le gaz aurait dû couler presque immédiatement vers ces pays. Pour que la pression dans les gazoducs reste équilibrée, lorsque Gazprom injecte du gaz à une extrémité du tuyau, la même quantité doit ressortir de l'autre côté, expliquent les experts russes. Selon Gazprom, la non-reprise des exportations établit bien la preuve que l'Ukraine «vole» le gaz et qu'elle avait «vidé» les gazoducs de transit.
Mais la Russie est loin d'être innocente. C'est elle qui, depuis des années, a fait de son gaz une arme, établissant ses prix à la tête du client, en fonction de leur loyauté politique. Jusqu'en décembre, Moscou faisait encore miroiter à l'Ukraine un prix privilégié autour de 200 dollars les 1 000 m3 en 2009, quand le prix mondial serait plutôt de 450 dol