C’est une petite révolution… Derrière le plan de relance de 50 milliards d’euros sur deux ans présenté mardi par Angela Merkel se cache une autre mesure adoptée en catimini : les entreprises mises en difficultés par la crise sont invitées à se tourner vers l’Etat, comme cela est déjà possible pour les banques. Le fonds de sauvetage évoqué par le gouvernement pourrait atteindre 100 milliards d’euros, sous forme de garanties de l’Etat aux prêts accordés aux entreprises, afin de leur laisser un accès au cash. Une prise de participation directe au capital d’entreprises affaiblies n’est pas non plus exclue.
Volte-face. Cette intervention de l'Etat constitue une vraie volte-face pour le gouvernement Merkel. L'initiative de ce fonds de sauvetage aux entreprises (nommé Fonds pour l'Allemagne) revient en effet à la CDU (chrétiens-démocrates) de la chancelière. Les sociaux-démocrates, détenteurs du portefeuille des Finances, y étaient franchement opposés et n'ont dit oui que du bout des lèvres.
Avec un tel fonds, la CDU brise un tabou. Favorable à la privatisation accélérée des entreprises publiques, elle était jusqu'à présent hostile à toute intervention de l'Etat dans la vie des entreprises. «Ce fonds donne la possibilité de sauver en cas d'absolue nécessité des entreprises saines, précise Jürgen Ruttgers, président du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l'initiative du projet, et membre de l'aile gauche de la CDU. Nous voulons assurer le financement d'