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etour de l’Etat, acte IV. Avec la crise, on a eu, dans l’ordre : I - l’Etat régulateur (la feuille de route du G20 pour réformer la finance mondiale) ; II - l’Etat pompier (les différents plans de sauvetage des banques) ; III - l’Etat actionnaire (la création du fonds stratégique d’investissement). Voici maintenant le quatrième volet de la saga : l’Etat banquier.
Alors que l'Allemagne vient de créer un fonds de sauvetage de 100 milliards d'euros pour des entreprises qui ne parviendraient pas à se financer auprès des banques (lire page suivante), le gouvernement français cherche des sources de financements publics pour aider - notamment - les constructeurs automobiles, en mal d'argent frais. En déplacement aujourd'hui dans une usine de PSA à Vesoul (Haute-Saône) à l'occasion de ses «vœux aux forces économiques», Nicolas Sarkozy pourrait y faire allusion. A moins qu'il préfère se réserver pour le 20 janvier, date des états généraux de l'automobile.
«Invendues». On pensait que ce maudit credit crunch (la restriction des crédits) était à craindre pour les PME, souvent les plus fragiles. Voilà qu'il revient, plus menaçant encore, mais du côté des grandes entreprises. Un cadre d'un constructeur français raconte : «La situation s'est détériorée à partir de l'été 2008 avec le gonflement des stocks de voitures invendues. On s'est donc tourné vers les banques pour trouver des sources de financement. Mais elles refusent de s'engager à la hauteur de