Un indéniable goût de déjà-vécu. L'arme douanière brandie hier par les Etats-Unis contre le roquefort (la taxation à 300% de ce fromage), pour forcer l'entrée du boeuf américain traité aux hormones dans l'UE, a déjà donné lieu en 1999 à des représailles des éleveurs aveyronnais contre la «malbouffe». Et c'est McDonald's qui en avait fait les frais. Dix ans après l'épisode du McDo de Millau, le syndicaliste terrien réagit pour liberation.fr à la décision étatsunienne à l'encontre du roquefort, qui devrait entrer en vigueur fin mars.
Dites, vous rajeunissez d'un coup, là?
Eh oui! C'est beau, hein? Plus sérieusement, ça veut surtout dire que les choses ont du mal à avancer et que les combats se mènent dans le temps. Mais il faut quand même dire que depuis que cette histoire a eu lieu, en 1999, des choses ont bougé. Ce n'est évidemment pas pour rien que c'est le roquefort qui a été choisi: il y a l'affaire du démontage du McDo, l'introduction de 500 kg de roquefort à Seattle. Autant de symboles de la résistance face à la mondialisation et de la prise de conscience des méfaits de cette dernière. C'est-à-dire que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) rentrait dans les assiettes des gens malgré eux.
Que vous inspire cette décision des Etats-Unis?
J'ai été étonné, et même stupéfait de leur réaction. Un certain nombre d'autres produits continuent à être surtaxés, mais seul le roquefort est surtaxé à 300%. Ce n'est ni plus ni moins qu'