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Libération
Reportage

L’Islande ensevelie sous la dette

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Depuis l’effondrement du système bancaire, la population conteste le gouvernement.
publié le 22 janvier 2009 à 11h17
(mis à jour le 22 janvier 2009 à 11h17)

Tirelires en forme de cochons à la main, concerts de casseroles, de sifflets et de tambours, à Reykjavík, les manifestations ont cessé mardi de se faire dans le calme. «Rendez-nous notre argent», hurle une jeune femme en envoyant une boule de neige contre la façade du Parlement. Le rassemblement qui avait débuté à 13 heures à l'occasion de la rentrée parlementaire s'est achevé mercredi à trois heures du matin et a repris hier toute la journée. Du jamais-vu dans ce paisible pays de 313 000 habitants, pourtant très respectueux des lois.

Les Islandais se disent prêts à remettre ça tous les jours. «On continuera tant que ceux qui nous ont conduits au désastre ne quitteront pas leurs fauteuils», explique Helga, une mère de famille. Depuis l'effondrement de son système bancaire le 6 octobre, le gouvernement islandais a décrété une «période de gel» de trois mois. «Depuis, c'est comme si toutes les décisions du pays étaient à l'arrêt», note Gunnar Haraldsson, directeur de l'Institut national d'économie (lire interview page suivante). Jour après jour, un voisin ou un ami perd son travail. Le chômage, inexistant dans cette petite île jusque-là prospère, vient de passer la barre des 5 %. 11 500 personnes ont été licenciées en quelques semaines.

Explosion. En quelques mois, la couronne islandaise a perdu 50 % de sa valeur. Aucun responsable n'a été clairement désigné. Premier ministre, ministre des Finances et directeur de la banque cen