Lodewijk de Waal, 58 ans, a été nommé en novembre administrateur d'ING, l'une des plus grandes banques du monde. Il n'a pas pour autant changé ses habitudes d'ex-leader syndical. Son numéro est toujours dans l'annuaire et, quand il reçoit, ce n'est pas au siège futuriste de la première banque des Pays-Bas, mais dans les bureaux de la fondation caricative Humanitas, qu'il préside. «Je ne veux pas me couper du monde réel, explique-t-il. Quand on a un pied dans l'univers du pouvoir et de l'argent, il faut faire attention à toujours sentir la souffrance des gens ordinaires.» De 1998 à 2005, il a été secrétaire général de la Fédération des syndicats néerlandais (FNV), la plus grande centrale des Pays-Bas. Aujourd'hui, il est l'un des deux seuls administrateurs d'ING à disposer d'un droit de veto sur toutes les «décisions stratégiques» du groupe - rémunérations des directeurs comprises. Un dossier désormais très politique, dans le seul pays au monde à avoir adopté une loi, le 9 septembre, pour imposer une fiscalité spéciale aux PDG de sociétés cotées.
Lodewijk de Waal a été nommé à son nouveau poste par Wouter Bos, le ministre des Finances, un travailliste comme lui, pour veiller à la bonne utilisation des 10 milliards d’euros débloqués le 20 octobre par les pouvoirs publics pour renflouer ING. La banque avait appelé l’Etat à la rescousse, après avoir vu son titre chuter de 27 % en Bourse, le 17 octobre. Le gouvernement a imaginé un prêt sous conditions, qui peut être tran