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Portrait

Pébereau, le conseiller vertueux

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Proche du pouvoir, le patron de BNP Paribas s’est empressé de renoncer à son bonus.
publié le 22 janvier 2009 à 11h16
(mis à jour le 22 janvier 2009 à 11h16)

C'est une photo qui en dit long sur les liens incestueux entre le capitalisme financier et l'Etat Sarkozy. Publiée dans Paris Match fin septembre 2008, elle montre Christine Lagarde, ministre de l'Economie, entourée de ses collaborateurs de Bercy ainsi que de François Pérol, conseiller de Sarkozy en matière économique. Nous sommes en pleine nuit, et la raison qui pousse ce beau monde à travailler jusqu'à point d'heure est le sauvetage de Dexia, qui sera recapitalisé le lendemain. Et qui voit-on au centre, de dos, être l'attention de tous ces personnages influents ? Michel Pébereau.

Oreille. Le président du conseil d'administration de BNP Paribas, un concurrent de Dexia, donne ses conseils au gouvernement sur la manière de sauver l'établissement franco-belge. Il fera même plus, puisqu'il «prêtera» au gouvernement le nouveau dirigeant de Dexia. C'est Pierre Mariani, alors membre du comité exécutif de BNP Paribas, qui sera imposé début octobre directeur général de Dexia. Le même Mariani qui, dans les années 1990, était directeur de cabinet au ministère du Budget de… Nicolas Sarkozy. Le monde est vraiment tout petit.

Depuis le début de la crise, Michel Pébereau est en effet le banquier qui a l’écoute du gouvernement. A 66 ans, cet homme plutôt discret est un symbole du capitalisme hexagonal. D’abord haut fonctionnaire (inspecteur des finances, cabinets ministériels sous Giscard), puis banquier (au CCF puis à BNP Paribas), il est d’habitude un partisan du