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Libération
EDITORIAL

Sans tabou

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publié le 22 janvier 2009 à 11h16
(mis à jour le 22 janvier 2009 à 11h16)

Les banques et l’Etat en France sont en train de jouer un drôle de jeu. Dont le citoyen contribuable peut se demander à juste titre s’il n’en est pas le dupe. Résumons : les banques ont besoin de l’Etat pour consolider leur capital… mais refusent de le voir siéger à leurs conseils. En même temps, elles affichent des bénéfices et, même si leurs dirigeants se privent de bonus, leurs actionnaires privés toucheront des dividendes. D’un autre côté, l’Etat exige des banques qu’elles soutiennent l’économie en crise. Je te tiens, tu me tiens…? Voire !

Il est anormal que les banquiers français qui ne cessent de répéter que leurs groupes vont bien soient d’accord pour recevoir de l’argent public mais traînent encore les pieds quand il s’agit de financer les entreprises.

Tout cela sent la mauvaise foi à plein nez. Soit les banques vont bien, soit elles vont mal. Si elles demandent ou acceptent de l’aide, elles doivent accepter les contrôles - et les devoirs - qui vont avec.

Avec la crise qui s’annonce encore plus forte que prévue, il n’est plus tabou de parler de nationalisation de certains établissements.

Après tout, Northern Rock, RBS, Fortis, Dexia et Commerzbank ont déjà été nationalisées en totalité ou en partie.

Il y a une logique à cela. Pour que les banques assurent leur rôle de financement de l’économie, si l’Etat doit les soutenir, il est normal que les pouvoirs publics exigent de siéger à leur conseil et contrôlent leurs activités. Et même en France, où les groupes bancaires dise