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Libération

Pour Kerviel, la Société générale a «sponsorisé» l’instruction

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Justice. L’ex-trader estime que le dossier a été bâclé par le juge Van Ruymbeke.
publié le 26 janvier 2009 à 6h52

Jeudi, il est 15 h 30, dans le bureau du juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, au pôle financier du palais de justice de Paris. L’audition de Jérôme Kerviel reprend. L’ex-trader a été confronté dans la matinée à son ancien supérieur hiérarchique, Eric Cordelle, et cette rencontre (qui n’était pas la première entre les deux hommes) n’a rien apporté. Kerviel a répété que Cordelle ne pouvait pas ne pas avoir vu ce qu’il faisait. Son ex-supérieur, qui a été licencié par la Société générale pour n’avoir pas surveillé son ancien subordonné, a continué à affirmer qu’il n’avait rien vu.

Faute de rebondissement, Kerviel sait que c'est sans doute la dernière fois qu'il peut se faire entendre. Un an après le début de cette affaire, Van Ruymbeke estime avoir fait le tour du dossier et veut clôturer l'instruction. Kerviel, lui, estime que son travail a été bâclé. Et il veut marquer le coup : il a préparé un document dans lequel il récapitule toutes les erreurs et les approximations de l'instruction. Une démarche pas très courante de la part d'un accusé. Et alors que le juge s'apprête à lui poser une question récapitulatrice sur l'affaire, il annonce qu'il a une «déclaration préliminaire» à faire. S'en suit une longue liste de reproches dont le principal est d'avoir mené une «instruction sponsorisée par la Société générale».

Obscurs. Il y a d'abord le fait que le juge a refusé les demandes de Kerviel visant à obtenir des documents de la banque ou des exp