Les discussions provoquées par la suppression de la publicité après 20 heures sur les chaînes publiques de télévision, ainsi que les difficultés de la Maison de la radio, ont relancé le débat sur le rôle et l’impact du service public audiovisuel. Au-delà d’une offre de loisir et de culture de qualité, la radio et la télévision peuvent-elles influencer les valeurs et les comportements ?
Curieusement, malgré les millions d’euros dépensés chaque année en programme et annonces éducatives (campagnes de publicité, feuilletons à visée éducative, émission pour les enfants), il n’y avait pas jusqu’à récemment de réponses entièrement fiables à cette question : l’impact des programmes de télévision ou de radio «d’intérêt général» était testé auprès de petits groupes de consommateurs dans des conditions de laboratoire.
Deux études réalisées dans des contextes très différents comblent ce manque. La première démontre l'impact des feuilletons télévisés (novelas) sur la fertilité au Brésil. Elles sont un élément essentiel du paysage audiovisuel brésilien, réunissant, à 8 heures du soir, entre 60 et 80 millions de Brésiliens de toutes classes sociales et origines. Rede Globo, qui diffuse ces novelas, est la quatrième chaîne mondiale en termes d'écoute, après les trois grandes réseaux des Etats-Unis, et est diffusée dans 98 % des municipalités du Brésil. La censure de la culture pendant la dictature militaire a conduit de nombreux auteurs de qualité à écrire pour la télévision