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«C’est dur au niveau psy»

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Hauts et bas d’un syndicaliste de la Redoute.
publié le 28 janvier 2009 à 6h51

Il avait gagné une bataille au printemps. Il a pris un «coup sur la tête» à l'automne. Jean-Christophe Leroy, délégué syndical CGT de la Redoute à Roubaix, était un des leaders de la grève pour la hausse des salaires, en avril. Il tente à présent de mobiliser contre la suppression de 672 postes, sur 4 300. Le technicien du service après-vente raconte. «Il n'y a pas de liste de noms, mais dans certains secteurs les gens savent déjà qu'ils ont perdu leur emploi.» Parmi les deux tiers des postes visés, les vendeuses des boutiques «Rendez-vous catalogue», dans toute la France. Au siège, on externalise. Là, personne n'est licencié, mais le délégué est inquiet : «On sait que le sous-traitant a des pratiques sociales dures. Les salariés du tri courrier ne s'y voient pas du tout.»

Passées les larmes et les insomnies des premiers jours (1), c'est l'angoisse. Surtout les femmes, au siège, parfois trente-cinq ans d'ancienneté, qui avaient accepté de se former pour passer du tri du courrier au téléphone. «C'est dur au niveau psy. On vous dit depuis des années qu'il faut être flexible, et on vous jette à la rue.» La direction assure que le plan est «structurel, pas conjoncturel», qu'il s'agit de s'adapter au Web. «Nous, on pense qu'elle profite de la crise pour licencier, dit Leroy. Le groupe fait 3 400 euros de bénéfice net par salarié. Il y a de l'argent pour maintenir les emplois.» Ils ont déjà marché jusqu'à la mairie de Roubaix, ils ét