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Libération

Des alters relancés par la dépression

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Ouverture à Belem, au Brésil, du Forum social mondial réunissant ONG et politiques.
publié le 28 janvier 2009 à 6h51

Il y a huit ans, il parlait déjà de «victoire morale et éthique» du premier Forum social mondial (FSM) sur son alter ego économique mondial (Davos). Alors que celle-ci est confirmée, que les altermondialistes ont gagné la bataille des mots et une partie de celle des idées, et que 100 000 d'entre eux convergent aujourd'hui vers Belem, Chico Whitaker, l'un des cofondateurs du FSM, ne pavoise pas : «Le néolibéralisme a plusieurs vies, il n'est pas mort.» Mais, c'est vrai, souffle-t-il, la crise financière «nous sert : elle illustre le court-termisme, le culte de l'argent, la cupidité et la captation».

Une occasion en or. Un timing parfait. Mais une attente énorme. «On n'a pas de baguette magique, reconnaît Chico Whitaker, et on ne passe pas d'une civilisation de l'argent et de la compétition à une civilisation du partage et de la coopération.» La crise tient-elle aussi du tremplin pour «trouver un nouvel élan pour rebondir», comme s'interroge Candido Grzybowski, autre cofondateur du FSM ? Celui-ci a connu ses crises : de croissance (de réseaux) ; de décroissance (de visibilité) ; d'organisation, liée à son élargissement géographique et thématique.

Rêveurs. A postcapitalisme, postaltermondialisme ? Non, balaie Vinod Raina, faux airs de Salman Rushdie et figure «alter» indienne. «Il faut faire avec la frustration liée à la nature inclusive du Forum social : c'est une plateforme d'échanges, pas un alter-G20.» Whitaker ne dit p