Le PS a reproché hier au gouvernement lors de l’examen de sa motion de censure (lire ci-contre) d’avoir bâti un plan basé sur la relance de l’investissement au détriment de la consommation… Que répondez-vous ?
Patrick Devedjian : C'est une manière un peu caricaturale de présenter les choses. Car l'investissement engendre de la consommation. Et, dans notre plan de 26 milliards figurent les mesures qui concernent le RSA (3 800 000 personnes), toutes les mesures sur le logement. Notre plan de 26 milliards forme un ensemble. Il représente 1,3 point de PIB alors que l'objectif fixé par l'Union européenne est de 1,2. Il est donc parfaitement dans les clous. Par ailleurs, ce plan ne doit pas être pris isolément. Il est précédé, accompagné, succédé d'un nombre considérable d'autres mesures, dont le plan à destination des banques, 320 milliards, garanti par l'Etat et 40 milliards, dont une vingtaine ont été utilisés, de mise à disposition pour recapitaliser les établissements financiers. Il y a aussi le dispositif pour le fonds spécial stratégique d'investissement (FSI) qui représente 20 milliards, dont 6 milliards en cash. Il y a 22 milliards pour le plan PME qui a précédé, et le Premier ministre a annoncé 5 à 6 milliards pour le plan destiné au secteur automobile.
Michel Sapin, pourquoi considérez-vous que c’est un plan «riquiqui» ?
Michel Sapin : Un bon plan de relance est un plan qui a deux jambes : la jambe «investissement» et la jambe «consommation». C'est le déséquilibre entre les deux, dans le plan présenté par le gouvernement, qui me fait dire qu'il est inadapté. Si l'on veut bien calibrer un plan de relance, il faut d'abord prendre la mesure de la crise qui nous frappe. Elle est d'une importance gigantesque, jamais