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Analyse

L’orgie de crédit, jusqu’à quand ?

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L’endettement des Etats, via des obligations risque de créer une nouvelle bulle.
publié le 28 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 janvier 2009 à 6h51)

Il n’est pas si loin le temps où ceux qui exprimaient leurs critiques à l’égard des excès de la finance passaient pour de doux farfelus. Et, pire, ceux qui s’aventuraient sur le terrain de la prospective économique pour y brosser à grands traits les enchaînements d’une crise systémique inéluctable. En face, les optimistes répondaient que les stars de Wall Street étaient trop puissantes pour s’effondrer. Jusqu’à ce samedi 6 septembre 2008, où deux colosses américains spécialisés dans le crédit hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, avouent leur banqueroute. Certes, l’histoire ne se répète jamais à l’identique. Mais bégaie parfois. Telle est l’inquiétude de ceux qui redoutent la formation d’une autre bulle financière.

Leur crainte ? Ces montagnes de dettes publiques qui ne cessent de grossir. La plupart des responsables politiques y voient, pour l'instant, la seule possibilité de lutter contre la crise. Mais si elle devait se prolonger, cette nouvelle orgie de crédit pourrait devenir un cauchemar pour l'avenir. Car stimuler l'économie pour éviter des faillites en cascade nécessite beaucoup d'argent. Le tout, au moment où la plupart des Etats sont déjà confrontés à des baisses de recettes fiscales. Le plan Obama devrait frôler les 800 milliards d'euros, celui du Royaume-Uni environ 20 milliards d'euros, le Japon plusieurs centaines de milliards d'euros d'ici à 2010… Et la zone euro près de 200 milliards. Les experts sont unanimes : «Pour la seule année 2009, le volume des