«Ce jour-là, elle a pris un gros coup sur la tête, elle n'avait rien vu venir», raconte un de ses proches. C'était la semaine dernière. Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, apprenait que l'allemand Siemens, son partenaire historique, lâchait l'affaire et mettait en vente les 34 % qu'il détient dans la société commune aux deux groupes, Areva NP, en charge de la construction des centrales nucléaires.
Ce n'est pas que Siemens souhaitait se désengager du nucléaire, non, c'est l'inverse : le groupe allemand en voulait davantage, et espérait monter au capital d'Areva. Un projet soutenu par Lauvergeon mais repoussé par l'Elysée qui ne pense plus qu'à créer des «champions nationaux». Il va sans dire que la mésentente entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, notamment sur les questions économiques, n'a pas aidé. Siemens en a tiré les conséquences, choisissant d'aller voir du côté des Russes. «C'est désolant pour l'industrie européenne que Sarkozy ait encouragé les Allemands à aller se jeter dans les bras des Russes», s'indigne un banquier.
Planning. Après le choc, branle-bas de combat chez Areva. Pas question pour Anne Lauvergeon d'annuler Davos. Seule modification à son planning, un petit détour par l'Allemagne, hier, où le groupe compte cinq sites et 4 000 personnes, pour rassurer les salariés. Et, à partir de lundi, les négociations avec Siemens vont démarrer sur la valeur des 34 %, estimée pour l'instant à plus de 2 milliards d'euros. Areva a-t-il les mo