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Libération

«C’est un mouvement de classe, pas de race»

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Grande-Bretagne. Des salariés de Total défilent contre l’embauche d’Italiens et de Portugais.
publié le 4 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 4 février 2009 à 6h52)

«british jobs for british workers !» («des emplois britanniques pour les travailleurs britanniques»)… Le slogan, qui gronde ces jours-ci dans le nord de l'Angleterre et en Ecosse, ne laisse guère planer de doutes : le premier mouvement social d'ampleur depuis que le Royaume-Uni s'est enfoncé dans la crise prend des airs protectionnistes. Des centaines de salariés britanniques du secteur de l'énergie (raffineries, centrales électriques…) étaient toujours en grève hier, emportés par un mouvement spontané qui a pris comme une traînée de poudre depuis vendredi.

Ces employés d’entreprises sous-traitantes - construction, maintenance, entretien, etc. - ne bloquent pas la production, mais la grève pourrait se durcir dans les jours qui viennent. Ils protestent contre l’emploi de travailleurs immigrés européens alors que le taux de chômage ne cesse d’augmenter au Royaume-Uni, à 6,1 % fin novembre, selon le dernier chiffre officiel connu.

Tenaille. Tout est parti de la raffinerie Total de Lindsey (dans le North Lincolnshire), la troisième du pays, dont une partie du projet d'extension a été confiée à une entreprise italienne. Une centaine d'employés italiens et portugais sont déjà sur place et près de 300 autres sont attendus dans les mois qui viennent. Les syndicats accusent l'entreprise italienne de dumping salarial et de ne pas respecter la convention collective du secteur. Depuis, le mouvement a pris de l'ampleur, touchant les sous-traitants d'une d