Laguiole aiguise le mythe supersonique. Marier le traditionnel couteau et l'alliage sophistiqué du Concorde: le coutelier Laguiole, en Aubrac, y a pensé et l'a fait. Et le voilà submergé par les commandes des fans de l'avion de légende.
L'idée de faire des couteaux avec des morceaux de Concorde a surgi pendant une vente aux enchères de pièces détachées de l'avion, en septembre 2007 à Toulouse. Venu pour s'acheter un petit souvenir, Christian Valat, patron-fondateur de Laguiole en Aubrac, est reparti avec un ailevon (volet arrière) enlevé pour 23.000 euros. «Ramené au kilo, c'est le prix de l'ivoire d'éléphant», raconte-t-il.
Pour l'occasion, le Laguiole s'est effilé afin de se rapprocher des lignes épurées du Concorde. La lame a été percée de plusieurs trous représentant les hublots et une encoche pour le cockpit. Elle reprend la forme de l'appareil en configuration de vol, alors que le manche figure la position de stationnement, la tête recourbée vers le bas.
400 euros les six couteaux
«Je ne pensais pas que le Concorde était un tel mythe. Je n'arrête pas de recevoir des commandes et des lettres, témoigne Christian Valat. Tous ceux qui ont travaillé de près ou de loin sur le Concorde en ont acheté un. J'ai aussi reçu beaucoup de commandes de femmes qui voulaient l'offrir à leur mari.»
L'atelier Laguiole possède suffisamment de matière première du Concorde pour fabriquer entre 5.000 et 6.000 couteaux. Chaque pièce (80 euros le coupe-papier, 440 euros pour le coffret de six coute